L’inspection est toujours un moment stressant dans la carrière d’un enseignant, d’autant plus si elle conditionne la titularisation. Elle angoisse une grande partie des enseignants, puisque nous sommes “jugés” sur nos compétences pédagogiques sur un temps extrêmement court (une seule séance donc moins d’une heure). Après votre inspection (soit l’heure suivante soit un peu plus tard dans la journée), vous aurez un entretien en face à face avec l’inspecteur pour avoir son retour et échanger sur vos pratiques et votre investissement au sein de votre établissement scolaire.
Conseils à appliquer avant l’inspection
En général, un enseignant sait s’il se fera inspecté cette année scolaire ou non (titularisation, changement d’échelon, etc.). Pensez à ce que vous souhaitez mettre en avant le jour de votre inspection et mettez-le en place dès septembre pour que vos élèves s’y habituent. Certains collègues changent totalement leur pratique pédagogique le jour de l’inspection et les élèves ne comprennent pas ce qu’il se passe. C’est une très mauvaise idée et il vaut mieux éviter cette situation. Voici les choses que je mets en place chaque année scolaire, mais j’y prête un peu plus d’attention les années où il est prévu que je sois inspectée.
- Remplir minutieusement le cahier de texte (mettre les titres des thèmes, chapitres, grandes parties voire applications réalisées),
- Prendre le temps de mettre des remarques précises sur les copies des élèves (conseils pour progresser, mettre en avant les points forts et les axes d’amélioration des élèves),
- Noter le plan d’une séance sur une partie du tableau (pour habituer les élèves et le faire le jour de l’inspection). Les inspecteurs apprécient que chaque partie du tableau ait un objectif précis (exemple : une moitié du tableau pour les applications, l’autre moitié pour la définition des notions),
- Garder la même mise en forme et le même plan pour chaque chapitre / chaque séance (exemple : Brainstorming pour introduire le chapitre, synthèse du brainstorming (qui fait office d’introduction), cours, application, synthèse du chapitre, applications type BAC pour clôturer le chapitre). Les élèves apprécient cette “répétition” qui leur donne des repères et les rassure.
- Remplir ses fiches pédagogiques au fur et à mesure et tenir à jour sa progression annuelle,
- Valoriser la participation orale pour rendre les cours plus vivants et dynamiques.
Conseils à appliquer le jour de l’inspection
Vous êtes généralement prévenus de votre inspection au plus tard 15 jours à l’avance. Après il peut y avoir des “couacs” comme par exemple le secrétariat du proviseur qui oublie de vous prévenir. Pendant mon année de stage, j’ai par exemple été prévenue 2 jours avant, alors que certains collègues stagiaires avaient leur date depuis des mois. Certains inspecteurs vous envoient une liste des documents que vous devez préparer, d’autres ne vous demandent rien de précis. Après plusieurs inspections, voici les choses que j’applique :
- Veillez à faire autant que possible comme vous faites cours d’habitude sinon les élèves risquent d’être surpris voire perdus et cela sera remarqué par l’inspecteur. Restez fidèle à vous-même.
- Pensez à vérifier que vous avez une salle adaptée à votre séance. Il ne faut pas hésiter à demander à changer de salle si besoin. Même si habituellement ce n’est pas possible, on considère qu’une inspection est une raison valable pour faire une exception et déplacer un autre collègue.
- Vérifiez la veille ou plus tôt dans la journée (selon l’heure de l’inspection) que tout le matériel dont vous aurez besoin fonctionne dans votre salle (Vidéoprojecteur, Ordinateur, Tableau interactif, Enceintes audio…),
- Vérifiez l’orthographe de tous vos supports sinon vous aurez forcément une remarque de l’inspecteur (après tout, c’est son travail),
- Prévoyez de donner 2 (voire 3) classeurs d’élèves à l’inspecteur : personnellement je donne souvent deux classeurs bien tenus, un d’un élève moyen (9 à 10 de moyenne) et un d’un élève avec un très bon niveau (plus de 14 de moyenne). J’en informe les élèves à l’avance pour qu’ils n’oublient pas de les ramener. Vous pouvez également récupérer les classeurs la veille ou l’avant veille, dans l’éventualité où ces élèves seraient absents le Jour J.
- Imprimer les relevés de notes des élèves depuis le début de l’année dans votre matière, avec les moyennes de chaque élève en évidence.
- Extraire et imprimer le cahier de texte de la matière et classe avec laquelle vous êtes inspecté. Si c’est trop long, vous pouvez prévoir de mettre le fichier sur une clef USB que vous remettrez à l’inspecteur. Généralement, j’ai, pour ma part, une vingtaine de pages de cahier de texte pour une matière à l’année.
- Imprimer en couleur la séance pour l’inspecteur (support élève et support enseignant). Si vous projetez un Powerpoint, imprimez-le également pour l’inspecteur.
- Imprimez les différents documents pédagogiques : progression annuelle, déroulé de séance, fiche pédagogique avec évaluation(s) prévue(s) (support d’évaluation, corrigé, barème si cela est possible).
Pour que ce soit plus simple, pour vous et pour l’inspecteur, je vous conseille de ranger tous ces documents dans un petit classeur souple ou un cahier à pochettes plastiques.
Il y aura probablement de “petits imprévus” pendant cette séance d’inspection. Par exemple, des élèves qui ne comprennent pas et qui demandent beaucoup d’explications. Même si vous prenez du retard, par rapport à ce que vous avez prévu, adaptez-vous et faites preuve de souplesse. Si certaines questions lancées aux élèves restent sans réponses, reformulez, guidez-les mais n’abandonnez pas en passant à autre chose. On a souvent tendance à aller trop vite, à se dépêcher pour en montrer le plus possible à l’inspecteur, mais c’est une erreur. Comme dit plus haut, restez fidèle à vous même et ajustez-vous au rythme de vos élèves.
N’hésitez pas à consulter les différentes rubriques ci-dessous pour préparer au mieux votre prochaine inspection.