L'Agrégation pour quoi faire ?
Ce concours fait partie des concours les plus exigeants. Le nombre de place est limité, environ une trentaine de places (plus ou moins variable selon les années) pour l’agrégation externe et un peu plus pour l’agrégation interne. Donc si cela est possible, inscrivez-vous aux deux concours simultanément. Pour l’inscription aux épreuves de l’agrégation externe et interne, un bac+5 est indispensable. En plus, l’inscription à l’agrégation interne requiert une expérience de 5 ans en tant que fonctionnaire. Pour plus de précisions, n’hésitez pas à consulter cette page.
Lors de l'inscription au concours, qui a généralement lieu pendant les mois d'octobre et novembre, il faut choisir l'option dans laquelle vous souhaitez passer le concours. Vous avez le choix entre plusieurs options : "Administration et Ressources Humaines", "Marketing", "Finance et Contrôle", "Système d'Information" ou encore "Production de Services".
Je vous conseille également, si vous n’avez pas déjà obtenu ce concours, de vous inscrire aux épreuves du CAPET. De manière simplifiée, les révisions pour le CAPET et l’Agrégation se ressemblent, même si le niveau de connaissances pour l’Agrégation doit être beaucoup plus élevé que pour le CAPET. C’est une manière de maximiser vos chances de réussite et d’accès au métier d’enseignant. Même si vous n’obtenez “que” le CAPET d’Economie Gestion dans un premier temps, vous pourrez retenter le concours de l’Agrégation par la suite (voire demander un congé formation pour vous y préparer au mieux, mais attention l’obtention de ce congé peut prendre quelques années).
Concernant les enseignements les plus fréquents que vous pouvez assurer, il s’agit des mêmes que pour les professeurs certifiés à savoir :
Management et Gestion (Enseignement découverte en 2nde Générale), Sciences économiques et sociales (Enseignement découverte en 2nde Générale), Management des Organisations (1ère STMG), Droit et Economie (1ère STMG et Terminale STMG), Sciences de Gestion et Numérique (1ère STMG), Management et Sciences de Gestion et Numérique (Terminale STMG), Culture économique, juridique et managériale (BTS), etc.
Il en va de même pour les enseignements plus spécialisés. Selon votre option, vous pourrez enseigner des matières plus spécifiques. L’agrégation permet, en plus d’enseigner en lycée et BTS, d’accéder à l’enseignement en classes préparatoires aux grandes écoles, particulièrement celles dédiées aux bacheliers STMG. Mais attention, gardez à l’esprit, que ces classes préparatoires ne sont pas nombreuses en France et donc les postes plutôt rares. Néanmoins d’autres possibilités existent : par exemple, un enseignant agrégé dans l’option “Finance et Contrôle” pourra potentiellement enseigner en DCG et/ou DSCG. Enfin, un enseignant agrégé aura, en général, plus facilement des étudiants de BTS, plutôt que des lycéens, mais là aussi ce n’est pas automatique. Aucun texte de loi ne donne la priorité aux professeurs agrégés pour les enseignements de BTS.
Etant donné ce que j’ai expliqué juste au-dessus, on peut se demander quel est l’intérêt à passer l’agrégation plutôt que le CAPET ? Selon moi, il y a deux intérêts principaux : le salaire qui est bien plus intéressant pour un professeur agrégé et le nombre d’heures d’enseignement par semaine (15h pour un professeur agrégé, 18h pour un professeur certifié) ce qui vous offre un rythme de vie très appréciable (enseigner 3 jours par semaine par exemple). Vous trouverez la grille des rémunérations sur ce lien (Tableau de rémunération indiciaire des professeurs agrégés de classe normale). Si vous souhaitez avoir une idée plus précise du salaire d’un enseignant agrégé, selon les heures supplémentaires réalisées et les autres missions effectuées (professeur principal par exemple), vous pouvez consulter le simulateur de salaire de Julien Delmas.
Les épreuves de l'Agrégation externe d'Economie-Gestion
Les épreuves de l’Agrégation externe se divisent en deux étapes. La première étape est composée de trois épreuves d’admissibilité qui ont, en général, lieu début mars et qui sont des épreuves écrites. Selon les résultats obtenus aux épreuves d’admissibilité, vous pouvez avoir la chance d’être convoqué à la deuxième étape. Cette dernière a lieu à la fin du mois de juin voire début juillet. Cette étape comporte également trois épreuves qui sont cette fois-ci sous forme d’oraux. Il est important de savoir que si les épreuves d’admissibilité écrites sont organisées dans chaque académie (région), les épreuves d’admission n’ont lieu qu’à un seul endroit pour l’ensemble des candidats d’une option au niveau national. Donc il faut garder à l’esprit que selon votre zone géographique, un budget, plus ou moins conséquent, est à prévoir pour vous rendre aux oraux (transport, hôtel, etc.).
Etape 1 : Epreuves d'admissibilité
Etape 2 : Epreuves d'admission
Les trois épreuves écrites d’admissibilités ont une durée de 5 heures et ont chacune un coefficient 1. Les épreuves sont notées sur 20. Une note égale à 00/20 est éliminatoire. Les épreuves ont lieu 3 jours de suite, une épreuve par jour, de 9h à 14h, ce qui est intense.
La première épreuve est la “Dissertation portant sur le management” (vous trouverez les sujets des années précédentes en cliquant ici). Cette épreuve est généraliste et commune à toutes les options. A partir de quelques mots, tels que “Innover et Organiser”, vous devez construire une dissertation en plusieurs parties et sous parties qui répondent à une problématique que vous aurez formulée dans l’introduction. De manière simplifiée, il s’agit d’une démonstration qui vous permet d’exposer toutes vos connaissances (auteurs, théories, outils, exemples d’organisations) pertinentes au regard du sujet. La difficulté est de tout organiser pour garder une cohérence d’ensemble. Cette épreuve nécessite énormément de connaissances en management, stratégie et théories des organisations.
La deuxième épreuve est la “Composition à partir d’un dossier sur un sujet commun à l’ensemble des options“. Cette épreuve est généraliste et, comme son nom l’indique, commune à toutes les options. Cette épreuve a été modifiée pour la session 2021, donc nous manquons de recul pour le moment. Le site Eduscol donne néanmoins cette indication : L’épreuve consiste à répondre de façon structurée au sujet posé en se fondant sur des éléments fournis dans le dossier mais aussi en apportant ses connaissances personnelles et des exemples. Avant cette modification, le candidat avait le choix entre un sujet portant sur le droit et un autre portant sur l’économie. A présent, le candidat devra traiter les deux disciplines pendant cette épreuve. Cela la rend d’autant plus difficile.
La troisième épreuve est l’ “Étude de cas sur la gestion des entreprises et des organisations” . Cette épreuve relève de l’option choisie. Donc chaque option aura un sujet totalement différent. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une étude de cas, donc de nombreux documents portant sur la situation et le contexte d’une organisation, accompagnés d’un certain nombre de questions plus ou moins théoriques. Il est important dans cette épreuve de mobiliser des théories et auteurs propres à votre option. La difficulté principale consiste à rester cohérent et concis dans ses réponses alors que le contexte est vraiment complexe (en terme de quantité et de contenu). On peut facilement se perdre dans cet amas d’informations.
Les trois épreuves orales ont le même coefficient que les épreuves écrites (contrairement aux épreuves du CAPET), soit un coefficient de 1. Les épreuves sont également notées sur 20. Comme lors des épreuves d’admissibilité, la note de 00/20 est éliminatoire.
La première épreuve est la “Leçon portant sur le management“. Le candidat dispose de 4 heures pour préparer un “état de l’art” de manière structurée et un projet de séquence en management (Cycle terminal ou BTS) puis d’une heure d’oral : 40 minutes pour présenter le travail réalisé pendant les heures de préparation, puis 20 minutes d’échanges avec le jury. Pour la partie pédagogique, il ne s’agit pas de faire cours devant le jury comme s’il s’agissait d’élèves ou d’étudiants, mais plutôt de présenter votre démarche avec précision et en justifiant tous vos choix de supports, de méthodes, de structure, d’évaluation …
La deuxième épreuve est l’ “Exposé“. Le candidat aura préalablement choisi (lors de l’inscription) s’il souhaite passer le droit ou l’économie pour cette épreuve. Il dispose de 4 heures pour préparer l’oral à partir d’un sujet (exemple : “La fraude dans la vie des affaires” en Droit, “Le prix de la gratuité” en Economie”). Cette épreuve ressemble à la dissertation de management, puisqu’à partir de quelques mots, il faut construire une introduction en définissant avec précision les concepts, une problématique, puis un plan structuré qui y répond. Après ces 4 heures de préparation, l’oral dure 1 heure : 40 minutes d’exposé puis 20 minutes d’échanges avec le jury.
La troisième épreuve est l’ “Epreuve de cas pratique“. Le candidat dispose de 4 heures pour étudier le cas pratique portant sur l’option du candidat. Il doit formuler une problématique et construire un plan structuré (en s’aidant des deux consignes données dans le sujet). D’un point de vue méthodologique, cette épreuve ressemble également à la dissertation en management, sauf qu’ici on prend appui sur le contexte d’une organisation auquel on va greffer le maximum de théories et concepts. La présentation orale dure 40 minutes, qui sont complétées par 20 minutes d’échanges avec le jury. Cette épreuve nécessite évidemment une très bonne maîtrise des théories, concepts et outils liés à votre option mais aussi aux spécificités du cas (exemple : théories de la GRH dans les organisation publiques).
Les épreuves de l'Agrégation interne d'Economie-Gestion
Les concours interne et externe de l’Agrégation ont de nombreuses similitudes mais ne sont pas tout à fait composés des mêmes épreuves. Le concours de l’Agrégation interne comporte deux épreuves de moins (4 au lieu de 6) par rapport au concours externe. En revanche, les programmes de révision sont sensiblement les mêmes, mis à part pour l’Economie et le Droit. Pour l’Agrégation externe, une des épreuves écrite porte sur les deux disciplines à la fois, tandis que pour l’Agrégation interne, il n’y a qu’une seule épreuve orale et le candidat a le choix entre Economie ou Droit. Enfin, l’inscription au concours de l’Agrégation interne comporte davantage de conditions telles que l’obligation d’avoir accompli 5 ans en tant qu’agent public.
Etape 1 : Epreuves d'admissibilité
Etape 2 : Epreuves d'admission
Les deux épreuves écrites d’admissibilités ont une durée de 5 heures et ont chacune un coefficient 1. Les épreuves sont notées sur 20. Une note égale à 00/20 est éliminatoire. Les épreuves ont lieu 2 jours de suite, une épreuve par jour, de 9h à 14h.
La première épreuve est la “Dissertation portant sur le management” (vous trouverez les sujets des années précédentes en cliquant ici). Cette épreuve est généraliste et commune à toutes les options. Il s’agit, en terme de méthodologie et d’attendus de la même épreuve que pour l’Agrégation externe.
La deuxième épreuve est l’ “Exploitation pédagogique“. Le candidat doit construire une proposition pédagogique dans le domaine de son option. Un “état de l’art” est également attendu ce qui rend l’épreuve complexe et intense en terme de gestion du temps.
Les deux épreuves orales ont le même coefficient que les épreuves écrites, soit un coefficient de 1. Les épreuves sont également notées sur 20. Comme lors des épreuves d’admissibilité, la note de 00/20 est éliminatoire.
La première épreuve est l’ “Exposé à partir d’un dossier documentaire “. Le candidat dispose de 4 heures pour préparer un exposé. Il a le choix entre une analyse économique ou juridique appliquée aux organisations. Cette épreuve est indépendante de l’option du candidat.
La deuxième épreuve est l’ “Epreuve de cas pratique“. Le candidat dispose de 4 heures pour étudier le cas pratique portant sur l’option du candidat. Il s’agit, en terme de méthodologie et d’attendus de la même épreuve que pour l’Agrégation externe.
La préparation de l'Agrégation d'Economie-Gestion
L’Agrégation reste une épreuve difficile, mais avec une préparation adaptée et des révisions bien construites, elle peut être accessible à la plupart des candidats. Je l’ai passé une fois, pour véritablement comprendre les attendus. Puis, l’année suivante, je me suis préparée seule aux épreuves écrites (tout en travaillant comme professeur certifié à plein temps) de manière très intense pendant 3 mois environ (je travaille mieux dans l’urgence). J’ai passé plus de temps à préparer mes supports de révisions (fiches, recherches de manuels, de théories pour développer mes connaissances) qu’à les apprendre. Avec du recul, cette phase de recherche et de préparation de fiches est indispensable pour les épreuves écrites mais encore plus pour les épreuves orales. Pour conclure sur cette partie, les connaissances disciplinaires (auteurs, théories, outils) constituent 50% du travail tandis que le respect de la méthodologie de l’épreuve constitue la moitié restante. Il est nécessaire d’être extrêmement scolaire mais aussi pédagogue, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. N’oubliez pas que vous participez à un recrutement d’enseignants, donc le savoir-être et la posture ont un impact extrêmement important sur le jury.